Chers et chères collègues,

C’est avec une immense tristesse que je viens d’apprendre le décès de Gilbert Arsac ce samedi 24 mai 2025.

Gilbert était professeur à l’université Lyon 1. Au sein de l’IREM de Lyon, dont il avait pris la direction en 1982, il avait développé avec des collègues du secondaire l’innovation Problème Ouvert, et mis en évidence sa pertinence pour l’initiation au raisonnement déductif, ce qui reste aujourd’hui une référence dans la communauté s’intéressant à la résolution de problèmes.

Il avait fondé dans les années quatre-vingt avec d’autres collègues le laboratoire LIRDHIST et le DEA de Didactique des Disciplines Scientifiques porté conjointement par l’université Lyon 1 et l’Université Grenoble 1 et était très impliqué dans notre communauté. Il a publié à partir de 1987 de nombreux articles sur la démonstration et le raisonnement mathématique, notamment dans la revue Recherches en Didactique des Mathématiques.

Il avait été l’invité du colloquium CFEM-ARDM en octobre 2009 pour une communication intitulée : « La démonstration : une logique en situation ? »

J’ai rencontré Gilbert Arsac en 1989. Il m’a proposé un sujet de DEA sur l’enseignement et l’apprentissage de la logique, en lien avec ma formation initiale en logique. Il a ensuite encadré ma thèse en trouvant le juste équilibre entre un encadrement rigoureux et une très grande liberté intellectuelle. Nous avons encore collaboré quelques années jusqu’à ma soutenance d’HDR.

Gilbert Arsac était très intéressé par l’histoire des mathématiques et il a su créer à Lyon avec d’autres collègues comme Pierre Crépel un climat favorable aux collaborations entre didacticiens et historiens des mathématiques qui se poursuit encore aujourd’hui. Lorsqu’il a pris sa retraite, il s’est attelé à la rédaction d’un ouvrage très documenté sur la difficulté historique du raisonnement sur les limites en ce qui concerne la convergence uniforme chez Cauchy, Abel, Seidel, Stokes publié chez Hermann, dont il pensait qu’il pouvait contribuer aux études didactiques sur le sujet.

Ma dernière rencontre avec Gilbert date d’un peu plus d’un mois. A cette occasion, nous avions reparlé de cet ouvrage qui comptait beaucoup pour lui.

Viviane Durand-Guerrier