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Sujet : [editionscientifique] Accords transformants : l’Université de Lorraine prend position.
Date : Fri, 27 Jan 2023 11:35
De : Karim Ramdani <karim.ramdani@inria.fr>

Bonjour,

Les abonnés à cette liste le savent certainement, depuis les années 2000, le modèle économique dominant dans l’édition scientifique est celui du lecteur-payeur : les établissements de recherche payent aux grands éditeurs commerciaux des frais d’abonnement (souvent à des bouquets de revues) pour que leurs chercheurs et chercheuses puissent avoir accès aux publications. Avec l’émergence du modèle auteur-payeur, un nouveau type d’accords a vu le jour depuis quelques années, couplant l’abonnement classique et la diffusion en accès ouvert de certains articles : un établissement de recherche (ou un pays, dans le cas de négociations nationales) paie pour que ses scientifiques puissent lire les articles publiés par cet éditeur, mais aussi pour pouvoir publier leurs travaux en libre accès chez ce même éditeur. Qualifiés d’accords « transformants », ces accords ont été adoptés par quelques institutions ou pays en Europe, tout en suscitant de vives inquiétudes (voir l’excellent billet de blog de Frédéric Hélein sur le sujet publié en….octobre 2019).

L’Université de Lorraine vient de rendre publique sa position concernant ce type d’accords et fait le choix « de ne pas s’engager sur la voie d’accords dits transformants lorsqu’ils ne répondent que très partiellement aux objectifs de la science ouverte (ouverture, maîtrise des coûts, réappropriation des auteurs sur leurs écrits) et seulement à court terme. L’Université de Lorraine souhaite négocier plus fermement avec les éditeurs les contrats d’abonnement, avec la possibilité de se désabonner en cas de non-accord. En parallèle, elle s’engage vers des solutions alternatives et durables : l’investissement dans des plateformes d’édition institutionnelles et leur promotion, le dépôt en archives ouvertes et l’application de la stratégie de non-cession exclusive des droits. »

On espère que d’autres établissements de recherche adopteront des positions similaires et, a minima, que cela permettra (enfin) d’ouvrir un réel débat sur cet enjeu majeur des années à venir.

Bonne fin de journée,
Karim

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