Amis didacticiens et mathématiciens bonjour,
Recevez tous mes voeux pour l’année difficile qui nous attend.
Rémy à raison de faire le point, et il le fait bien. Mais son texte tarde à trouver un écho! Je le regrette
C’est bien de dénoncer les turpitudes qui précèdent une élection, mais nous devons aussi faire notre travail. C’est à dire mettre à la disposition de nos concitoyens encore et encore des résultats valides et appropriés de notre travail scientifique sur les sujets en débat.
Nous avons beaucoup à faire et les voies possibles sont nombreuses. Discutons-en. Levons un peu nos yeux au-dessus de nos articles et de nos sujets préformés de recherches.
A mon avis il ne sert pas à grand chose de juger les personnes. Je trouve tout à fait barbare de croire qu’il suffirait de changer les acteurs pour changer les jeux auxquels les poussent les circonstances. Je ne partage pas les vues courtes ni les méthodes de M. Philippe Barret.
Comment M. de Robien a-t-il pu – fait inédit depuis Staline et Lyssenko – déclarer comme science officielle (pour l’éducation), un domaine de son choix, sans soulever un concert de protestations de l’ensemble des mondes lettrés, savants, scientifiques et éducatifs ou non ? Qu’a répondu l’Académie des sciences par exemple?
Pourquoi les déclarations les plus fausses et les plus absurdes sur les pratiques des enseignants peuvent-elle recevoir un écho favorable dans une part importante de la population, sinon avec l’assentiment de la communauté savante et intellectuelle.
N’y a-t-il rien à comprendre et à dire sur l’origine micro didactiques de ces dérives macrodidactiques?
Quelles sont les circonstances qui permettent à de misérables aventuriers de tripoter la base même de la culture et de la cohésion de notre société dans de sordides trafics et pour de honteux bénéfices politiciens ou corporatistes?
Nos réponses sont faibles parce que nos connaissances sont faibles (au regard de la complexité de ces phénomènes) et qu’elles sont déniées par ceux là même qui devraient pouvoir les comprendre, mais qui ont intérêt à ne pas le faire.
La seule réponse que je connaisse, c’est d’élargir notre savoir, de le vérifier et de le prouver à qui peut bien l’entendre.
Alors le débat sur l’enseignement des mathématiques et du calcul à l’école primaire devrait s’accompagner maintenant, ici, de réflexions et d’analyses fondées sur nos résultats et orienté vers les questions scientifiques que nous pouvons nous poser utilement dans ces circonstances.
Je propose que nous les exposions et que nous les discutions ici même, dans ce forum. Auxquelles des questions ainsi soulevées pouvons-nous essayer de répondre avec nos moyens. Ou plutôt comment faudrait-il les poser pour pouvoir obtenir des réponses valides? Notre responsabilité scientifique et civique est là.
Il ne s’agit pas de parler ou de décider à la place de qui doit le faire mais de soutenir la vérité et la vérité. Rien de plus ni de moins.
Et s’il vous plait, ne m’imitez pas. Par crainte de porter tort à notre communauté, je me suis laissé réduire au silence, intimidé devant l’opinion méprisante de certains puissants mais ignorants collègues qui jouent les docteurs diaphoirus à propos de l’enseignement.
La distance, qu’ils ont si bien souligné – à notre corps défendant – entre leurs spécialités et la nôtre, est en fait encore plus difficile à franchir pour eux qu’elle ne l’est pour nous en sens inverse, et elle les disqualifie d’autant.
Alors ne les imitons pas en sens contraire. Qu’ils abusent du crédit qu’on leur accorde et de la crédulité qui l’entoure est leur affaire, c’est peut être dans l’ordre des choses… mais cela ne doit pas être dans le nôtre.
Je commence mes questions dans le prochain séminaire et je les transcrirai ici. à qui le tour?
Bonne année, et bon travail.
GB
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Guy Brousseau
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