Le comité de l’ARDM et l’ensemble des membres de l’association se joignent à la tristesse de nos collègues de Strasbourg suite à la disparition de François Pluvinage.
Les collègues strasbourgeois ont l’immense regret de vous faire part du décès de François Pluvinage le lundi 23 mars en soirée. François luttait depuis quelques mois contre une maladie sournoise de la moelle osseuse qui a ruiné ses défenses immunitaires. Le coronavirus l’a achevé.
Restera le souvenir d’un homme merveilleux et d’un infatigable chercheur, promoteur et défenseur d’idées fécondes. Seule la maladie est parvenue à interrompre ses travaux.
Sa pensée et sa voix, qui portait loin et fort à tous les sens du terme, vont nous manquer.
Nous présentons à Geneviève et à toute sa famille nos affectueuses pensées.
Toutes mes condoléances à la famille du défunt. Nous perdons un grand chercheur en Didactique des Mathématiques et un ami. Qu´il répose en paix.
Profond regret de voir disparaître un ami et un brillant chercheur. Nos travaux se sont souvent croisés et se poursuivaient. Toutes mes condoléances à sa famille. Régis.
Je suis vraiment bouleversé par cette nouvelle brutale. François était un ami et fut un guide et un référent fiable pour moi depuis 1977… Il m’a toujours accompagné avec attention et respect. Il m’a beaucoup aidé… Je n’arrive pas à réaliser l’évènement. Je me joins à Geneviève et leurs enfants pour partager cette douleur.
Grande tristesse ! Que de souvenirs le nom de François évoque pour moi ! François a accompagné mes premiers pas en didactique, a éveillé mon intérêt pour l’évaluation… Toujours disponible, toujours amical et accueillant… il nous manquera longtemps. Toutes mes condoléances à sa famille.
Cette nouvelle m’attriste profondément.
François a été rapporteur de ma thèse en 1995. Il avait beaucoup contribué à améliorer mon travail.
20 ans après il m’a fait l’honneur d’accepter d’être le président de mon jury d’HDR. Il n’avait pas changé, toujours aussi exceptionnel dans son apport scientifique et profondément humain.
Mes plus sincères condoléances à sa famille.
François m’a initié en son temps à l’utilisation de l’analyse factorielle des correspondances. Ce n’est pas la seule chose que j’ai apprise de lui. C’était un grand monsieur, et son apport à la didactique expérimentale est très important.
Je suis très triste de cette nouvelle, alors que je ne savais pas François si gravement malade avant le coronavirus. J’ai rencontré François il y a bien longtemps, en particulier dans leur séminaire à Strasbourg, avec Georges Glaeser (et peut-être déjà Raymond Duval), puis les collègues travaillant sur la programmation (Claire Dupuis, Dominique Guin…). Il était toujours prêt à discuter et très ouvert – même s’il était ferme sur ses propres approches. Les derniers échanges avec lui ont été très indirects, via sa revue dont il a largement développé l’audience au cours de ces années. J’adresse toutes mes condoléances à Geneviève et à sa famille, Marc se joint à moi.
Mes condoléances à sa famille, ses amis et aux didacticiens des mathématiques. Qu’il repose en Paix.
Profonde tristesse.
Rencontré pour la première fois à Strasbourg, lors du colloque « Argentoratum 2002 » dans le cadre de l’hommage qui lui avait été réservé avec Georges Glaeser et Raymond Duval, je garderai de François le souvenir d’un chercheur engagé, infatigable. Son regard d’expert et ses conseils en tant que rapporteur de ma thèse en 2008 m’ont été extrêmement précieux.
Toutes mes condoléances à son épouse Geneviève et à sa famille.
De la part de Veridiana Rezende
Sujet : Lettre de condoléances – Pluvinage
Message :
Le Groupe de Travail en Didactique des Mathématiques (GT 14) de la Société Brésilienne de l’Education Mathématique (SBEM) exprime sa profonde tristesse à l´occasion du décès du chercheur François PLUVINAGE, survenu le 23 mars 2020.
Nous présentons aux amis et à toute la famille nos sincères condoléances.
Admirable chercheur, professeur à l’Université de Strasbourg, l’un des fondateurs et directeurs de l’IREM (Institut de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques) de Strasbourg, François Pluvinage a consacré sa vie à la recherche en didactique des mathématiques. Ses oeuvres resteront dans les mémoires de la communauté de didactique des mathématiques de plusieurs pays, en particulier au Brésil.
François,
Ta moelle osseuse t’a d’abord trahi. Fini les globules et les plaquettes à volonté. Bas les défenses, comment résister aux attaques ? Le sinistre coronavirus a pu terminer le boulot, en toute impunité. Quelle lâcheté, quelle sournoiserie ! s’en prendre à un homme presqu’à terre, qui n’avait plus que sa générosité, sa distance intellectuelle et son humour pour se défendre. Après avoir revu par écran interposé ta famille proche, après avoir parlé à chacun d’entre eux, leur avoir adressé ta gratitude et ta bonne humeur, que tu as gardée jusqu’au bout, on t’a endormi et tu es parti seul, entouré de prothèses respiratoires. Mais nous étions nombreux à t’accompagner à distance, à hurler silencieusement notre refus de ne plus t’avoir, de ne plus te voir. Comment va-t-on se passer de toi ?
Je savais que de toute façon, c’était cuit et recuit, et j’étais déjà entré dans un processus de deuil par anticipation. Mais j’ai si souvent été le témoin de ta résistance aux attaques, soit en acceptant les arguments de tes contradicteurs après les avoir méthodiquement examinés, soit en les contredisant, fort de ce que tu savais savoir, que j’arrivais parfois à penser que tu allais faire la nique à ta maladie plus longtemps que ce que l’espérance mathématique t’accordait, scotché au sommet de l’écart-type, quoi ! Des artifices sentimentaux qui se donnent des allures de raison !
On a partagé des bonnes bouteilles (il me revient là un magnum de Puech-Haut autour d’un couscous), quelques souvenirs de voile (toi tu as été un vrai skipper et moi un petit amateur), nombre de pièces de théâtre au TNS ou au Maillon, des lectures, des opinions philosophiques et politiques…
Mais surtout on a parlé didactique. La grosse affaire de ta vie, juste après Geneviève s’entend… Je suis toujours fier de nos « Strates de compétences » (le mot était de toi, j’ai fini par l’accepter avant de le revendiquer), qui restent toujours mon fidèle outil d’analyse de la tâche, et de notre tableau de la triple articulation : physique-physique, physique-mathématique, inter registres mathématiques.
Tu as d’abord dirigé ma thèse, toujours disponible, dimanche et jours fériés compris, toujours à tenter d’améliorer ce que je proposais, jamais à casser et/ou faire table rase. Lorsque je suis parvenu à mettre au point le décodeur permettant de réduire tes ellipses ou de détordre les méandres de ta pensée, chaque entretien m’a permis d’apprendre quelque chose (sauf peut-être le jour où, à quatre pattes dans la salle d’ordinateurs de l’IREM, tu voulais me montrer comment brancher des fils électriques…). Puis est venu le temps de ma maturité de chercheur. On alors mené ensemble des études, théoriques et/ou empiriques, rédigé des articles, communiqué nos travaux, en français et en anglais (Ah ! ton french accent !), le latin contemporain comme tu disais, présenté nos Power-Points (que tu voulais toujours retoucher jusqu’au, et juste au dernier moment, ce qui faisait déferler en moi, qui n’ai pas le dixième de ton self-contrôle, des torrents d’angoisse).
Je n’entendrai plus ta voix de stentor venue du fond des couloirs, suivie du joyeux « Salut Robert ! ». Je perds un ami, un compagnon de pensée, un complice. Je t’ai, nous t’avons perdu, mais je n’ai pas perdu tous ces souvenirs qui font vivre l’amitié après la mort.
Bon vent l’ami.
A Robert Adjiage.
Merci Robert. Merci pour ton message qui parvient à mettre des mots justes sur mes propres émotions. Dans ce que tu décris de François, je m’y retrouve intimement. Tout comme toi et bien d’autres, ce départ prématuré de qui naïvement je pensais presque immortel, m’a bouleversé et continue à me bouleverser…
Amicalement
Jean-Claude