Cher.e.s collègues, Dear Colleagues,

La prochaine et dernière séance 2019-2020 du séminaire « Histoire et Philosophie des Mathématiques » du laboratoire SPHERE aura lieu le Lundi 14 Octobre, 9h30–13h :

The next session of the seminar ‘History and Philosophy of Mathematics’ : Monday October 14, 9:30am–1h pm

::   Enseignement des mathématiques en France dans la seconde moitié du XXe siècle : enjeux éducatifs, politiques, sociaux et économiques

  • Hélène Gispert, (GHDSO, Université Paris Sud) Démocratiser, orienter, sélectionner. L’enseignement du français et des mathématiques dans le second degré (1945-années 1980) – Retour sur une recherche du projet Rédiscol
  • Sophie Coeuré, « Who’s afraid of a vector?” Enjeux politiques français et transnationaux de la réforme des mathématiques modernes dans l’enseignement (années 1960-1980)

Lieu / Place: Université Paris Diderot, Bâtiment Condorcet, 3ème étage, salle Klimt 366 A*.

Responsables de la journée / Organizers: Charlotte de Varent (Université de Rennes 2, CREAD & SPHERE) et Simon Decaens (SPHERE).

Le programme détaillé et mis à jour du séminaire est disponible sur la page web : http://www.sphere.univ-paris-diderot.fr/spip.php?article797

Coordination : Charlotte de Varent, Arilès Remaki, Adeline Reynaud, (Univ. Paris Diderot & SPHERE)

Ci-dessous, une présentation de la demi-journée.

Enseignement des mathématiques en France dans la seconde moitié du XXe siècle : enjeux éducatifs, politiques, sociaux et économiques

Le propos de cette demi-journée est de s’interroger sur les enjeux éducatifs, sociaux, économiques et mathématiques des réformes de l’enseignement des mathématiques dans la seconde moitié du XXe siècle. Il s’agit également d’interroger différentes perceptions et valeurs associées à des thèmes comme l’abstraction, la démocratisation et la modernité, ainsi que le rôle que ces thèmes ont joué dans la politique éducative en mathématiques. Hélène Gispert abordera l’histoire des réformes de l’enseignement des mathématiques conjointement à celles de l’enseignement du français   après la Seconde Guerre Mondiale dans un  temps de grandes réformes scolaires institutionnelles. Elle montrera comment en se substituant au latin, les mathématiques sont devenues un outil de sélection et d’orientation dans un contexte de spécialisation des filières scolaires et en lien avec la planification économique. Sophie Coeuré interrogera les enjeux politiques et la réception de la réforme des mathématiques modernes (années 60-70) dans le contexte français et international, en articulant la réforme aux modalités de participations françaises à la réflexion sur l’enseignement. Il s’agira donc de s’intéresser à l’histoire des mathématiques contemporaines par le biais des relations entre politique et éducation, tout en interrogeant la place qu’ont joué certains concepts et les différentes valeurs qui leurs sont accordées dans les débats.

9h30 : Introduction

9h45 : Hélène Gispert, Démocratiser, orienter, sélectionner. L’enseignement du français et des mathématiques dans le second degré (1945-années 1980) – Retour sur une recherche du projet Rédiscol

Dans le cadre du projet Rédiscol  – « Réformer les disciplines scolaires : acteurs, contenus, enjeux, dynamiques (années 1950 – années 1980) » – qui mobilisa une vingtaine de chercheurs de 2007 à 2012, une réflexion interdisciplinaire fut menée sur les évolutions croisées de l’enseignement du français et des mathématiques dans le second degré sur quatre décennies, de l’après guerre au début des années 1980. Je reviendrai dans un premier temps sur ce travail collectif mené avec Renaud d’Enfert et Clémence Cardon-Quint, m’attachant à analyser les ressorts et les justifications de la substitution des mathématiques au latin comme discipline centrale de la formation des élites. Dans un second temps, je mettrai la focale sur un moment de crise de la réforme dite des mathématiques modernes quand,  au tournant des années 1970, les principes de modernisation de l’enseignement des mathématiques qu’elle cherche à promouvoir furent âprement débattus mettant fin au consensus des années 1960.

11h30 : Sophie Coeuré, « Who’s afraid of a vector?” Enjeux politiques français et transnationaux de la réforme des mathématiques modernes dans l’enseignement (années 1960-1980)

La réforme dite des « mathématiques modernes » fut mise en place en France à partir du milieu des années 1960 dans l’enseignement primaire et supérieur, et abandonnée progressivement dès la deuxième moitié des années 1970. Cette communication souhaite l’étudier comme un moment historique de politisation publique des mathématiques. Il s’agit de proposer une réflexion sur les enjeux politiques de cette réforme, tant dans le contexte français pré et post-1968 que dans un contexte international où se recomposaient les relations entre les démocraties « occidentales » et leurs empires récemment décolonisés, les régimes autoritaires d’Europe du Sud et d’Amérique latine, et les régimes socialistes soviétique et est-européens. Comment la réforme s’articula-t-elle avec la participation française aux instances internationales de réflexion sur la réforme des structures et des contenus de l’éducation et plus particulièrement des mathématiques, et avec la circulation transnationale des mathématiciens et des pédagogues eux-mêmes ? Quelle fut la part des enjeux du rayonnement extérieur de la France, de la compétition scientifique internationale mais aussi de la défense d’un modèle national d’instruction, dans le choix puis la réception pédagogique, politique et sociale conflictuelle des « maths modernes » ? Peut-on esquisser une réflexion internationale comparée avec la mobilisation concrète (par exemple en Union soviétique) – mais aussi le rejet (en Grèce, en Argentine) de l’idée de « la » mathématique comme langage universel dans l’éducation aux mathématiques, autour des thèmes du progrès économique et social, de la démocratie, de la modernité, dans un monde alors perçu comme étant en voie de globalisation ?

* Université Paris Diderot, site Paris Rive Gauche – plan d’accès.  Metro : lignes 14 and RER C, arrêt : Bibliothèque François Mitterrand ou ligne 6, arrêt : Quai de la gare. Bus : 62 and 89 (arrêt : Bibliothèque rue Mann), 325 (arrêt : Watt), 64 (arrêt : Tolbiac-Bibliothèque François Mitterrand)

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