Chères et chers collègues,

C’est avec tristesse que je viens vous apprendre la disparition de Gisèle Lemoyne, professeure à l’Université de Montréal, didacticienne des mathématiques, que plusieurs collègues ont bien connue.

Jacinthe Giroux nous partage le texte qu’elle a diffusé auprès de l’association de didactique des mathématiques au Québec (GDM) à la suite de son décès.

Vous pouvez laisser un commentaire, un témoignage dans ce fil de discussion, que nous communiquerons aux proches de Gisèle.

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Bonjour à tous,

C’est avec tristesse que nous tenons à vous informer du décès de Gisèle Lemoyne, professeure pendant plus de 30 ans à l’Université de Montréal et l’une des fondatrices de la didactique des mathématiques au Québec.

Sous la direction de George Baylor, elle rédige une thèse sur la modélisation des comportements de jeunes enfants à des tâches de sériation, développant ainsi une expertise qui articule les sciences de l’intelligence artificielle et la psychologie développementale. Au cours de ses études postdoctorales, elle perfectionne ses connaissances en psychologie cognitive auprès de Gérard Vergnaud à Paris. Embauchée à l’Université de Montréal au Département d’orthopédagogie, elle met en branle des recherches fondamentales et expérimentales sur le développement des connaissances arithmétiques et sur la caractérisation des difficultés d’apprentissage. Ces recherches se démarquent, en particulier, par une définition précise des objets d’étude. Les résultats de ses travaux ainsi que ses rencontres fructueuses avec la communauté didactique (au Québec et à l’international) l’amènent à reconnaitre la nécessité d’étudier les rapports entre enseignement et apprentissage des mathématiques, ce qu’elle fera avec détermination sous différents angles, notamment, celui de la théorie des situations didactiques et celui du recours aux nouvelles technologies. Elle a publié des dizaines d’articles scientifiques et de chapitres de livres, et, pour l’ensemble de son œuvre, est devenue une référence incontournable sur les relations entre la didactique des mathématiques et la psychologie cognitive (voir notamment l’article paru dans Prospects, revue de l’UNESCO, intitulé Mathematics teaching from the standpoint of genetic epistemology).

Gisèle a été une collaboratrice marquante pour plusieurs. Elle a consacré beaucoup d’énergie à la formation de la relève scientifique en dirigeant étroitement une quinzaine de thèses et près de vingt-cinq mémoires de maitrise. Elle a collaboré et tissé des amitiés sincères avec plusieurs collègues d’ici, de France et de Suisse. Tous peuvent témoigner de sa gentillesse, de son accueil bienveillant et de sa grande générosité.

Elle laisse dans le deuil une communauté qui se rappelle son intelligence vive et audacieuse, sa présence à la fois discrète et chaleureuse, son regard perçant, son intérêt inlassable pour les activités de l’esprit, sa culture éclectique et scientifique, son humour inimitable, son bureau embourbé et, surtout, son brin de folie imparable.

C’est à Valérie, sa fille tant aimée, que nous souhaitons exprimer notre vive sympathie et dire que nous conservons un souvenir radieux et reconnaissant de Gisèle.